9th WORKSHOP SUR LES ESSAIS D’APTITUDE EN CHIMIE ANALYTIQUE,
MICROBIOLOGIE ET MEDECINE
Le 9ème Workshop sur les essais d’aptitude en chimie analytique, microbiologie et médecine
(9th Workshop Proficiency testing in analytical chemistry, microbiology and laboratory medicine)
s’est déroulé du 9 au 12 octobre 2017 à Portoroz en Slovénie. Cet évènement, a réuni
200 participants
(organisateurs d’essais d’aptitude, organismes d’accréditation, laboratoires, …), provenant de
53 pays différents,
dont l’ASA représentée par Leïla ALI MANDJEE. A cette occasion, un poster a été présenté
« What interpretation, RAEMA,
a Proficiency Testing Scheme in food microbiology, supplies to laboratories » que vous pouvez visualiser
ici.
Ce Workshop est organisé à l’initiative d’Eurachem, réseau d’organisations en Europe œuvrant dans l’établissement d’une
traçabilité internationale des mesures chimiques et la promotion de pratiques de qualité dans le domaine des sciences analytiques.
Ce réseau fournit une tribune pour les scientifiques, équipes de laboratoire et toutes personnes intéressées par les mesures analytiques,
discussions sur les problèmes rencontrés et les développements possibles. Des guides et brochures sont régulièrement publiés afin
d’informer le plus large public.
Présentations, poster et groupes de travail se sont organisées autour des thèmes suivants :
Les essais d’aptitude d’interprétation se présentent comme un outil important à destination de tous les laboratoires d’analyse.
Ces derniers doivent fournir des résultats, des rapports à leurs clients gages de qualité, précision, et cela dans les délais impartis.
Ces essais d’aptitude peuvent permettre
l’interprétation de données complexes ; toute interprétation incorrecte pouvant alors être évitée.
L’aspect éducatif peut également être mentionné.
Une bonne interprétation permet au client de prendre, par la suite, les
bonnes décisions.
De nombreux secteurs peuvent être concernés : le domaine sensoriel, clinique, médico-légal, l’échantillonnage. L’évaluation de la performance
peut passer par le calcul de pourcentages, d’un degré de satisfaction, l’utilisation de mots clés. Dans le futur, le défi réside en la
fourniture d’experts par les organismes d’accréditation, mais également l’application d’un référentiel.
Un 2nd thème, déjà abordé lors de précédents Workshop, concernait
les pays en développement. L’exploitation d’une
enquête proposée aux pays
en développement a été exposée. Elle permet de visualiser l’évolution sur les 10 dernières années. 77 réponses ont été récoltées dans 35 pays
différents. 60% des réponses proviennent de laboratoires, 20% d’organisateurs d’essais d’aptitude et 20% d’instituts d’accréditation. Les thèmes
abordés dans le questionnaire étaient les suivants : disponibilité, correspondance aux besoins, accessibilité, notion de l’importance des essais
d’aptitude.
La majorité des laboratoires interrogés participe à des essais d’aptitude pour leur
accréditation ou, à défaut, leur
engagement dans la qualité.
L’absence de participation s’explique par un manque d’accessibilité, de disponibilité et de correspondance à leurs besoins. Le problème des
transports d’échantillons est aussi évoqué. Globalement, le taux de participation a légèrement augmenté, mais l’accessibilité demeure toujours un
problème.
Pour les 10 prochaines années, plusieurs objectifs sont définis : permettre une
meilleure accessibilité, accréditer les organisateurs d’essais
d’aptitude,
augmenter la coopération entre les organisateurs internationaux et locaux. Des supports financiers sont requis tout comme la formation
des organisateurs. Il apparaît, de plus, un besoin concernant l’existence d’organisateurs régionaux et nationaux qui permettraient alors
d’améliorer l’accessibilité, faciliterait les transports et serait davantage focalisé sur les
besoins locaux.
Autre thématique, l’
échantillonnage, qui a permis via un groupe de travail d’identifier les secteurs potentiellement concernés : environnement,
santé. Les essais d’aptitude dans le domaine de l’échantillonnage permettent de
répondre à un besoin législatif, mais également
d’augmenter la
confiance dans les décisions prises ; ils révèlent une
image de la qualité. La demande pour ces essais visera à évoluer en fonction des directives
stipulées dans la nouvelle version du référentiel ISO 17025. De plus, c’est un domaine qui intéresse les organisations officielles. Un des
objectifs est
d’assurer la traçabilité, pour ceci des orientations doivent être davantage définies.
Les essais d’aptitudes communément rencontrés sont des
essais « traditionnels ». Pour compléter cette offre des
essais d’aptitude « virtuels »
tendent à se développer. Les secteurs de la cytologie, microbiologie, police scientifique sont susceptible de proposer des échantillons sous
forme d’image. L’absence d’acheminement des échantillons
facilite la distribution et réduit les coûts. En effet, un seul échantillon est fabriqué.
Davantage de participants peuvent être concernés, tous évaluant le même échantillon. Une des limites réside dans le fait que les échantillons
manquent de réalisme et
ne couvrent pas un processus complet d’analyse.
Autre retour d’expérience concernant
la mise en œuvre de la norme EA-4/18 publiée en 2010 et fournissant des indications sur la
fréquence de
participation aux essais d’aptitude. Utile pour la
planification des laboratoires, ce document prend en considération
l’étendue des compétences
et le management. Au vu des organisateurs d’essais d’aptitude, il semble se présenter comme un
outil d’harmonisation entre les laboratoires, les
organisateurs d’essais d’aptitude et les organismes d’accréditation. Une enquête réalisée auprès de ces derniers a montré que ce document leur
sert de référence qu’ils peuvent présenter aux laboratoires. Des difficultés de compréhension par les laboratoires existent. Une révision aura
lieu, elle prendra en compte la nouvelle version du référentiel ISO 17025. De plus la notion de fréquence devrait être mieux définie et davantage
de détails sur l’analyse du risque devraient être apportés.
Autre thème abordé et point important dans les essais d’aptitude,
l’incertitude de mesure. Demandée par 50% des organisateurs d’essais, elle est
évaluée par les biais du score En, du Zeta-score ou bien par représentation graphique. Elle peut être utilisée pour l’évaluation de l’aptitude
des participants ou bien être simplement fournie en temps qu’information complémentaire ; ceci dans une
démarche éducative. Majoritairement, il
apparaît que les participants devraient être encouragés à se familiariser avec l’incertitude de mesure ; les organismes d’accréditation étant
toujours plus exigeant. Cela apparaît être le
rôle des organisateurs d’essais d’aptitude, de communiquer et d’avoir une approche de
sensibilisation.
Echanges et discussions ont alimenté cet intéressant Workshop. Rendez-vous dans 3 ans…